Dans nos mœurs ici en France, très schématiquement :
on rencontre notre amoureux(se) et puis quelques temps après selon chaque histoire on décide « d’avoir » un enfant.
On fait un enfant, madame est suivie médicalement comme une patiente, les rdv sont posés et à poser, inscrite à la maternité, elle accouchera sous hormones de synthèse (avec un peu de chance elle n’aura pas de césarienne et ne sera pas déclenchée) avec la péridurale allongée sur le dos, les pieds dans les étriers avec un médecin qui lui dira quand pousser, bébé pourra peut être rester une ou deux minutes sur maman, on aura déjà coupé le cordon, enfin pardon papa aura coupé là où on lui aura dit de le faire, et hop série d’examen pour bébé aussi, hop une autre dose d’hormones de synthèse pour que le placenta se décroche, et quand le personnel médical aura décidé, le bébé sera mis au sein.. ça c’est quand tout va bien lol
(désolée pour ce lol mais c’est quand même depuis la grossesse (ou avant si parcours) que tout démarre et cette série d’interventions, instrumentalisations qui va faire tourner la roue vers le burnout, surmenage etc et impacter le toute votre vie et celle de l’enfant).
Et puis bien sur vous l’aurez déjà inscrit à la crèche depuis de nombreux mois déjà.
Revenons un peu sur cette histoire de mœurs..
La société vous fait comprendre que cela serait mieux après X temps de relation, que chacun ait un travail stable, la maison, que vous ayez déjà voyagé parce qu ‘après vous ne pourrez plus.
Cependant pour avoir un enfant c’est tout de même mieux biologiquement et puis socialement de pouvoir « l’avoir » (désolée j’ai du mal à utiliser cette expression j’ai l’impression de parler de quelque chose, d’un objet…) avant 35 ans.
D’ailleurs ensuite le corps médical vous fera bien comprendre que sinon vous aurez une grossesse « gériatrique »… ou si vous avez un peu de chance on vous dira une grossesse tardive!
Là tout est dit et suggéré.. vous n’êtes pas dans les normes : hashtag pour votre inconscient : vous êtes irresponsable vous faites courir des risques à votre enfant, à vous, et puis bien sûr, le poids sociétal pour cet enfant d’avoir de « vieux parents ».. c’est d’ailleurs assez drôle quand même.. vous commencez à être trop vieux pour avoir des enfants, mais pas pour travailler après 65 ans.. pourtant là il y a quand même 30 ans d’écart ^^.
Désolée il fallait que ça sorte parce que ce sont des biais cognitifs de manipulation 😀
Bon revenons à nos moutons, enfin à ce qui peut amener à différent burnout, dépression etc.
Vous allez avoir un paquet de rdv médicaux car vous allez être « traité » comme une patiente = pathologie.
Donc à tous les rdv on vérifiera qu’il n’y a pas une pathologie!
Donc pour beaucoup le stress peut commencer, surtout si finalement : le médecin estime qu’il peut y avoir suspicion de si ou de ça…
Et puis on vous donnera à faire des examens : ah tiens… comme les devoirs… infantilisation commence ou continue.
Vous suivrez si vous avez beaucoup de chance des cours de préparation à l’accouchement avec une sage femme formée à la physiologie.
Vous me dites pourquoi par chance?
On peut toutes et tous suivre ces cours?
Et bien oui.. sauf que beaucoup de sage femme ne sont pas formées à la physiologie de l’accouchement car ce n’était pas au programme pendant beaucoup beaucoup d’années. Il me semble que depuis deux ou trois il doit y avoir des cours maintenant.
Donc ces cours ne vous préparent pas réellement : ni à l’accouchement et de toutes les vraies possibilités de le vivre, on ne vous apprend pas comment va se passer le post partum, ce qui est important de mettre en place, préparer avant, ce que vous avez le droit de refuser etc..
Une grossesse et accouchement est un parcours initiatique de la femme, de l’homme et du couple qui le prépare justement à être parent.
Vous vous retrouvez avec des parents qui ont parfois énormément d’informations mais pas forcément celles qui sont pertinentes et utiles.. pour certains, ils auront eu des informations via les réseaux sociaux facilement passant d’un extrême à l’autre :
La perfection instragrammable : maman un peu fatiguée tout de même, mais qui mange équilibré, qui a une maison parfaitement rangée et nettoyée, un bébé qui mange/digère/dort parfaitement, habillé parfaitement, qui a le temps de poster ces story, de recevoir ces amis, d’aller au restaurant etc…
Celles qui dénoncent mais peut être pas forcément de la bonne manière : accouchement anarchique (bon ça c’est souvent la réalité, que se cachent beaucoup de couple puisqu’au final bébé et maman vont bien :/), une femme maman avec un bébé qui ne dort pratiquement pas, un corps qui essaie de récupérer comme il peut, un bébé qui souffre de rgo, colliques, inconsolable.. parce que c’est ça la réalité de ce qu’elles vivent, une maison anarchique en terme de ménage, rangement, une alimentation … bref…
Donc dès le départ, c’est compliqué pour beaucoup de s’y retrouver entre toutes ces réalités possibles!
Et puis maman m’a dit, tata aussi, ma meilleure amie… et là oui écouter les expériences des uns et des autres est très enrichissant pour peu que toute la vérité soit dite dans son ensemble et pas seulement un morceau..
Donc beaucoup se retrouvent dans des situations toxiques depuis le début de la grossesse, et durant les premiers mois.. puisque vous n’êtes pas en position de décisionnaire, vous êtes, avez été jusque là en posture d’exécutant sans compréhension globale.
Donc grossesse infantilisée : le jour de l’accouchement papa a le droit d’être à coté et de dire pousse après que le médecin lui ait dit. Madame, vous avez le droit de rester allongé et de pousser uniquement quand on vous le dira.. La plupart du temps on ne vous demande pas si vous êtes d’accord, on vous dit ce que le médecin va faire.. ce n’est pas la même chose. (injections/épisio/instruments)
On vous dira quand et comment allaiter/donner le biberon/qu’il faut vous reposer en venant vous voir sans arrêt dans la chambre…/quand et comment donner le bain… le tout avec une maman qui est en plein post partum.. fatiguée de la grossesse et de l’accouchement, sans compter les hormones de synthèses, les siennes et souvent les carences diverses..
Alors hop au bout de 3 ou 4 jours comme ça vous devez passer d’une posture d’un enfant/ado qui exécute ce que le médecin ou personnel a dit… à adulte mature responsable d’un être dépendant sans manuel 😀
Avec pour maman un corps physique qui essaie de se remettre tout ce vécu, l’émotionnel aussi est de la partie, et oui et ce n’est pas juste dû à de la fatigue physique du moment!
Cela va demander encore une fois des ressources physiques, mentales, émotionnelles, d’être pleinement présent pour pouvoir répondre aux besoins de cet enfant et les vôtres… si ces « réservoirs » ne sont pas remplis en amont et bien c’est comme la voiture on pioche rapidement dans la réserve!
Car vous aurez préparé la chambre et tous les accessoires divers et variés.. mais vous?
Vous serez-vous réellement préparé?
Et quand vous commencerez peut-être un peu à prendre vos marques et bien
maman doit retourner travailler.. papa cela sera déjà fait!
Là encore un non sens, qui va amplifier le tout.
Dans une société qui vous dira c’est normal que tu sois fatiguée c’est comme ça!
Et donc commence ou continue la culpabilité de ne pas y arriver, de ne pas être assez, de ne pas savoir faire, de ne plus arriver à mettre un pied devant l’autre… et de tourner au café/produits sucrés pour tenir.. ce qui va aggraver petit à petit votre santé.
Et bien sûr comme tout le monde y « arrive » si vous vous n’y arriver pas c’est de votre faute.. c’est que vous faites mal, que vous n’avez pas su faire les choses… et quand plus vous osez dire que vous culpabilisez de mettre votre enfant à la crèche… et qu’on vous répondra : « il ne va pas en mourir, nous aussi on est allé à la crèche quand on était bébé »
Hum… cela ressemble fortement à une relation toxique non?
Devenir parent ça s’apprend!
Cela s’apprend, se prépare en amont et bien sur pendant car chaque enfant sera différent et chacun : vous et votre enfant allez évoluer!
Donc on ne peut pas infantiliser les futurs parents, ne pas les laisser choisir de manière éclairée (c’est à dire en expliquant tous les possibles et donc de dire toute la vérité) ce qu’ils souhaitent vivre et comment, ne pas leur donner les réels moyens sur tous les plans dans l’instant et le futur et ensuite dire que c’est juste une question de repos, ou d’aller voir un psy si vraiment ça va pas.
Et les ah de mon temps, il n’y avait pas toutes ces manières : ah mais oui, mais de leur temps ce n’était pas du tout, du tout la même chose!
Comparons ce qui est comparable s’il vous plait!
Comprenez ici que tout se prépare en amont pour éviter certains « pièges ».
La société d’aujourd’hui demande d’être encore plus informés pour pouvoir faire de vrais choix et ne plus se laisser embarquer dans ce que nous ne souhaitons pas pour nous et pour nos enfants : prendre des décisions pour soi, pour son enfant de manière éclairée et en cohérence avec qui vous êtes est primordial.
Oui c’est super exigeant, cela demande différentes ressources, cependant je pourrais simplement vous poser une question : vivre ou subir?
Combien de parents, disent après : si on avait su, tout ce que cela allait impliquer pour nous en tant qu’individu, en tant que parent, en tant que couple et pour notre enfant (ou nos enfants) on ne ferai rien mais rien de pareil!
Quand on comprend dans quel engrenage ont s’est retrouvé malgré nous, par conditionnements!
C’est comme l’alimentation, quand vous commencez à comprendre certaines choses, que vous commencez à dérouler le fil et vous découvrez à quel point cela a impacté votre vie depuis tout petit.. non seulement vous mangez différemment, vous apprenez à manger différemment à écouter votre corps et ses besoins, mais vous êtes différent, vous ne faites plus les mêmes choix sur beaucoup de choses!
Il y a tant et tant à dire sur ce sujet. Je sais je m’éparpille beaucoup mais à chaque phrase que j’écris ici j’ai un arbre d’infos dans ma tête 😀